Certains enfants peuvent avoir des difficultés à gérer les informations que leurs sens leur envoient. Par exemple, ils peuvent être dérangés par des bruits forts, des lumières brillantes ou avoir du mal à rester concentrés dans des endroits très bruyants. Ces enfants peuvent réagir en s’agitant, en criant ou en ayant des comportements qu’on appelle « désorganisés ».
Les enfants qui ont des difficultés à traiter l’information sensorielle rencontrent souvent des obstacles dans leur quotidien. Que ce soit à l’école, à la maison ou dans les environnements sociaux, ces défis peuvent se manifester par des comportements désorganisés, des difficultés d’autorégulation et des crises d’émotions.
Les interventions en ergothérapie peuvent offrir des solutions efficaces pour ces enfants et leurs familles. L’ergothérapeute peut aider en donnant des outils simples pour améliorer la façon dont ces enfants se sentent et réagissent au quotidien.
Cet article explore des stratégies d’ergothérapie qui peuvent aider les enfants à mieux gérer leurs émotions, leur comportement et leurs réactions tout en soutenant leurs capacités d’autorégulation.
1- Qu’est-ce que l’autorégulation et la corégulation
L’autorégulation est la capacité d’un enfant à gérer ses émotions, ses réactions et ses comportements de manière autonome. Cependant, pour de nombreux enfants ayant des difficultés sensorielles, cette compétence peut être difficile à maîtriser. Ces enfants peuvent avoir du mal à se calmer ou à se contrôler seuls, et ont souvent besoin du soutien d’un adulte pour y parvenir.
C’est là qu’intervient la corégulation.
Ce concept désigne le processus par lequel l’adulte accompagne l’enfant en lui offrant un modèle de calme et de contrôle.
En guidant l’enfant à travers des stratégies apaisantes, l’adulte l’aide à retrouver un état de sérénité, facilitant ainsi le développement progressif de son propre mécanisme d’autorégulation.
La corégulation en pratique
La corégulation consiste à utiliser des stratégies pour influencer l’état émotionnel de l’enfant en partageant son propre état de calme. Voici quelques façons simples de coréguler un enfant.
- Respirer ensemble : Quand l’enfant est très agité ou envahit par une grande émotion, l’adulte peut lui demander de respirer calmement avec lui. Cela aide l’enfant à se concentrer sur sa respiration, à ralentir son rythme et à se calmer. Obtenez des idées d’activités de respiration ici.
- Offrir un câlin : Le contact physique, comme un câlin enveloppant, peut apporter un apaisement immédiat à un enfant en état de surcharge. Toutefois, selon son état, un enfant pourrait ne pas être capable de tolérer un tel toucher. Il faut donc demeurer attentif.
- Changer les idées : Si vous voyez que l’enfant commence à se désorganiser ou à accumuler de la surcharge, vous pouvez lui proposer de faire une activité plus calme avant qu’il ne perde le contrôle de ses comportements.
- Proposer une activité apaisante avant que la désorganisation ne survienne : Parfois, anticiper les moments difficiles et offrir une activité apaisante avant que le problème ne se présente peut éviter une crise.
2- Réduire les stimulations autour de l’enfant
Les enfants qui ont des difficultés de traitement sensoriel réagissent souvent à tout ce qui se passe autour d’eux. Ils peuvent être submergés par des sons, des images ou même des mouvements qu’ils ne parviennent pas à filtrer.
C’est un peu comme une éponge qui absorbe tout sans pouvoir trier ce qui est important de ce qui ne l’est pas.
Quand un enfant est exposé à trop de stimulations, des comportements désorganisés peuvent apparaître, comme des cris, de l’agitation ou de la frustration.
Dans ces cas-là, on peut l’aider en réduisant les distractions et les stimuli autour de lui.
Quelques astuces pour diminuer les stimulations
- Baisser la lumière : Quand la lumière est trop vive, cela peut être dérangeant pour certains enfants. Vous pouvez essayer de diminuer l’intensité de la lumière ou de fermer les rideaux.
- Réduire le bruit : Éteindre la télévision ou la radio ou utiliser des coquilles insonorisantes peut réduire la surcharge auditive et aider l’enfant à se concentrer.
- Cacher une partie du travail : Si l’enfant a une grande page de devoirs devant lui, vous pouvez cacher une partie de la page pour qu’il ne voie qu’une petite section à la fois. Cela l’aide à se concentrer sans être distrait par tout le reste.
- Choisir un endroit calme : Quand vous devez parler avec votre enfant ou lui donner des consignes, choisissez un endroit où il y a peu de distractions visuelles et sonores. Cela l’aidera à être plus attentif.
3- Mieux donner les consignes
Les enfants avec des difficultés à traiter l’information sensorielle peuvent également éprouver des difficultés à capter et intégrer les consignes. Cela peut être causé par une difficulté à identifier les informations importantes dans un flot de stimulations.
L’enfant peut être distrait par ce qui se passe autour de lui et ne pas identifier qu’une consigne a été donnée ou avoir du mal à interpréter ce qu’elle veut dire. Pour éviter cela, il est important d’adapter la façon dont on donne les consignes à l’enfant.
Comment rendre les consignes plus claires pour l’enfant
- Parler directement à l’enfant : Quand vous avez des consignes importantes à donner, mettez-vous à sa hauteur et parlez-lui face à face. Assurez-vous qu’il vous regarde et vous écoute bien.
- Faire asseoir l’enfant : Si l’enfant est debout, il pourrait être tenté de bouger et de se distraire. En le faisant asseoir, vous augmentez ses chances de rester concentré.
- Laisser un moment de détente : Après l’école ou la garderie, l’enfant peut être fatigué et surchargé de stimulations. Offrez-lui un moment de détente avant de lui demander de faire des choses. Cela l’aidera à se calmer et à être plus attentif.
- Créer des routines : Les routines aident les enfants à savoir ce qui est attendu d’eux. En sachant à l’avance ce qui va se passer, ils sont moins stressés et plus aptes à suivre les consignes. Obtenez notre outil pour créer votre routine visuelle ici.
- Utiliser des images : Parfois, les images peuvent aider un enfant à comprendre plus rapidement ce que vous lui demandez de faire. Elles rendent les consignes plus faciles à comprendre et à retenir.
4- Gérer l'agitation motrice
Les enfants qui éprouvent des difficultés à s’autoréguler manifestent souvent une grande agitation motrice. Ils peuvent devenir très actifs, se mettant à courir, sauter ou bouger sans cesse, ou bougeant les bras et les jambes de façon incontrôlée.
Cela peut donner l’impression qu’ils ont un besoin urgent de se dépenser.
Tous les mouvements ne sont pas bénéfiques pour aider à calmer l’enfant.
Certains peuvent, au contraire, accentuer son agitation. D’autres, plus structurés et dirigés, peuvent l’aider à retrouver son calme et à mieux se concentrer.
Les mouvements qui augmentent l’agitation
Certains types de mouvement, lorsqu’ils sont désordonnés et non dirigés, peuvent aggraver l’état de désorganisation du cerveau. C’est le cas par exemple quand un enfant bouge pour bouger. Voici quelques exemples de mouvements qui augmentent l’agitation :
- Courir partout sans but : L’enfant qui court dans tous les sens sans raison peut devenir de plus en plus agité, car son corps reçoit trop de stimulations non structurées.
- Sauter frénétiquement : Lorsqu’un enfant saute dans tous les sens, sans avoir de contrôle sur ses mouvements, cela peut accentuer son désordre interne.
Ces mouvements, bien que fréquents chez les enfants en état d’agitation, ne les aident pas à se réguler. Au contraire, ils peuvent les surstimuler, ce qui complique davantage la situation.
Les mouvements qui favorisent l’autorégulation et diminuent l’agitation
À l’inverse, certains mouvements bien ciblés peuvent aider l’enfant à calmer son système nerveux et à améliorer son autorégulation. Voici des exemples de mouvements qui favorisent le retour au calme :
- Activités physiques dirigées vers un but : Proposer des tâches simples comme lancer une balle pour atteindre une cible, faire des parcours moteurs avec des obstacles, ou transporter des objets lourds aide à structurer les mouvements de l’enfant. Ces activités canalisent son énergie de manière productive.
- Exercices musculaires : Les mouvements qui sollicitent les muscles, comme pousser, tirer ou soulever des objets, sont apaisants. Par exemple, demander à un enfant de porter un sac rempli de jouets d’un point à un autre ou de rouler une balle lourde peut l’aider à mieux sentir son corps et à se concentrer.
- Jeux de défi : Participer à des jeux où il doit suivre une séquence de mouvements ou accomplir une tâche précise, comme ramper sous une table ou sauter sur des cercles dessinés au sol, permet à l’enfant de se concentrer tout en restant actif.
- Exercices de relaxation, comme le yoga pour enfants : Les postures de yoga, qui allient mouvements lents et respiration, aident à calmer l’esprit et le corps. Des poses simples comme « l’arbre » ou « le chat » peuvent être introduites de manière ludique pour encourager l’enfant à se recentrer.
Ces mouvements dirigés permettent à l’enfant de bouger tout en structurant ses actions, ce qui l’aide à calmer son corps et à diminuer son agitation.
En structurant les mouvements et en proposant des activités qui répondent aux besoins physiques et sensoriels des enfants, on peut non seulement les aider à mieux s’autoréguler, mais aussi à améliorer leur capacité de concentration et à diminuer leur état d’agitation.
Conclusion
Les enfants qui éprouvent des difficultés de traitement sensoriel nécessitent souvent un environnement adapté et des stratégies spécifiques pour réussir à s’autoréguler, à demeurer calmes et concentrés. Les interventions en ergothérapie jouent un rôle clé dans l’accompagnement de ces enfants en offrant des outils concrets pour améliorer leur fonctionnement.
Des approches comme la corégulation, la réduction des stimuli, la transmission claire des consignes et l’encouragement des mouvements dirigés sont autant de moyens qui aident les enfants à se sentir plus calmes et en contrôle de leur corps, favorisant ainsi leur développement et leur bien-être.
En appliquant ces stratégies, il est possible d’apporter une réelle différence dans la vie des enfants ayant des difficultés de traitement de l’information sensorielle, tout en les aidant à s’épanouir dans leurs activités quotidiennes.
Vous souhaitez en savoir plus sur la façon d’aider votre enfant à mieux gérer ses émotions et à développer son autorégulation ? Prenez un rendez-vous gratuit de prise de contact pour discuter de vos préoccupations.
Ce premier échange vous permettra de découvrir comment nos services d’ergothérapie peuvent répondre aux besoins de votre famille et vous orienter vers les étapes suivantes.
Vous connaissez quelqu’un qui vit des difficultés avec son ou ses enfants? N’hésitez pas à lui partager ce contenu.
Et l’ergothérapie dans tout ça
L’ergothérapeute, par son intervention, soutient et stimule les capacités de l’enfant à s’engager dans ses activités et à y participer d’une façon qui soit satisfaisante pour lui et sa famille tout en favorisant le développement de son potentiel.
Sans engagement ou sans participation dans les activités propres à son âge, l’enfant se voit privé d’opportunités de faire les apprentissages nécessaires à son développement. L’opposition, l’agitation ou l’évitement produisent le même résultat lorsque le problème est chronique, c’est-à-dire de priver l’enfant d’opportunités d’apprendre et de se développer.
Les difficultés de comportement coexistent fréquemment avec les difficultés de développement. Dans les deux cas, il est important de supporter le système nerveux de l’enfant et de l’aider à le réorganiser avec des stratégies adaptées à ses besoins.
L’intervention de l’ergothérapeute permet donc d’augmenter la disponibilité et la réceptivité de l’enfant et d’amener un sentiment de sécurité qui favorisera l’engagement dans ses activités et l’apprentissage des comportements et des capacités attendus.
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