S’habiller, se brosser les dents, éteindre l’écran… Ce sont des gestes du quotidien, pourtant ils se transforment parfois en source de tension. Pourquoi certains enfants résistent-ils autant ? Manque d’intérêt, difficulté à gérer les transitions, besoin d’accompagnement… Les raisons peuvent être multiples.
Pourtant, participer à ces activités quotidiennes est essentiel à leur développement et à leur autonomie. Alors, comment les encourager sans que tout devienne un combat ? Cet article vous aide à mieux comprendre les blocages que peut présenter votre enfant et vous donne des stratégies concrètes pour adapter votre approche et favoriser sa participation, tout en respectant son rythme. 🚀
1- Pourquoi mon enfant de collabore pas
Il n’est pas toujours facile d’amener un enfant à collaborer dans les tâches du quotidien. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette résistance : parfois, cela vient de lui-même, parfois de la tâche en question, et parfois de l’environnement familial dans lequel l’activité se déroule.
Explorons ces raisons plus en détail pour mieux comprendre pourquoi votre enfant ne fait pas toujours ce que vous attendez de lui.

Parfois, la difficulté vient de l’enfant lui-même. Son niveau de développement, sa perception de la situation ou son état du moment peuvent influencer sa capacité à collaborer.
Voici quelques raisons qui peuvent expliquer pourquoi il refuse ou évite de faire ce qu’on lui demande :
❌ Il pense qu’il n’y arrivera pas : Un enfant qui se sent dépassé risque de ne même pas essayer. Il a besoin de se sentir capable.
❌ Il ne voit aucun intérêt à la tâche : Pourquoi arrêter de jouer pour aller se brosser les dents ? Il a besoin de trouver du plaisir ou un défi motivant dans ce qu’il fait.
❌ Il ne comprend pas pourquoi il doit le faire : Il a besoin de savoir pourquoi c’est important, ce que ça change pour lui et ce qu’il y gagne.
❌ Il manque encore d’habiletés : Réguler ses émotions, suivre une consigne, s’organiser… ce n’est peut-être pas encore acquis pour lui.
❌ Il se sent dépassé : Si la tâche lui semble trop difficile, il est possible qu’il évite de la faire, s’oppose ou se frustre.
❌ Il est fatigué, stressé ou surchargé : Un enfant fatigué ou en surcharge sensorielle aura plus de difficulté à faire ce qu’on lui demande. Il peut avoir besoin d’aide pour faire des choses qu’il fait normalement seul.
❌ Il préfère ce qu’il fait déjà: Ce que vous lui demandez lui semble bien moins intéressant que ce qu’il est en train de faire.
❌ Il ne ressent pas le besoin de changer : Ce qui vous dérange ne le dérange pas forcément. Pour lui, la situation fonctionne comme elle est, alors pourquoi ferait-il autrement ?
Toutes les résistances ne viennent pas de l’enfant lui-même. Parfois, c’est la nature même de la tâche qui complique les choses. Si une activité semble floue, trop exigeante ou sans intérêt, il est normal qu’il ait du mal à s’y engager.
Voici quelques éléments qui peuvent rendre une demande plus difficile à accepter ou à exécuter :
❌ La consigne n’est pas assez claire : Un enfant a besoin de savoir exactement quoi faire, quand le faire et comment le faire.
❌ La tâche semble trop longue ou complexe : Une tâche avec plusieurs étapes peut être intimidante pour un enfant qui a du mal à planifier ou à s’organiser.
❌ Les routines ne sont pas assez prévisibles : Un enfant qui sait exactement à quel moment et comment faire une tâche est plus enclin à collaborer.
❌ Elle n’est pas assez engageante : Si la tâche est perçue comme ennuyeuse, il sera plus difficile de motiver l’enfant à s’y investir.
❌ C’est une habitude bien ancrée : Modifier une routine demande un effort constant. Le statu quo est souvent plus confortable, autant pour l’enfant que pour les parents.
❌ Le bénéfice immédiat n’est pas évident : Certains enfants ont besoin de voir un avantage concret rapidement.
Peut-être l’aviez-vous déjà remarqué : l’environnement familial influence la collaboration de l’enfant. Le cadre dans lequel il réalise ses tâches et ses activités quotidiennes joue un rôle important sur sa motivation et sa capacité à s’engager.
Certains éléments peuvent, sans qu’on s’en rende compte, compliquer la situation et renforcer son opposition. En voici quelques exemples :
❌ Les parents peuvent être fatigués ou à bout : Lorsqu’on manque d’énergie, on a moins de patience et de constance, ce qui rend les interventions plus difficiles.
❌ Les attentes ou les règles peuvent manquer de constance : Si les règles changent ou sont parfois contournées, il peut être difficile pour lui de comprendre ce qui est attendu.
❌ Les parents veulent bien faire, mais les attentes peuvent être trop élevées pour l’enfant : En cherchant à ce que tout soit fait correctement et sans retard, ils peuvent, sans le vouloir, mettre trop de pression. Si l’enfant ressent cette exigence, il peut se braquer et refuser de collaborer.
❌ Les parents peuvent avoir tendance à intervenir trop vite : Par souci d’efficacité ou pour éviter un conflit, ils peuvent finir par faire la tâche à la place de l’enfant lorsqu’il traîne ou refuse. Avec le temps, cela peut limiter son envie d’essayer seul.
❌ Les parents, épuisés, peuvent chercher à éviter les conflits : Pour préserver le calme, ils peuvent céder aux négociations ou faire des concessions, ce qui renforce involontairement l’opposition de l’enfant. L’enfant apprend que s’opposer lui permet d’obtenir ce qu’il veut, par exemple éviter de faire ce qu’il n’aime pas.
Un enfant qui résiste à une demande ne le fait pas toujours par simple opposition. Derrière son comportement, il y a souvent une raison bien précise. En identifiant ce qui bloque – ses capacités, la tâche elle-même ou l’environnement – vous pouvez ajuster vos stratégies pour l’aider à mieux collaborer.
Dans la prochaine section, nous verrons comment motiver votre enfant à faire les choses différemment et quelles stratégies peuvent l’aider à s’impliquer davantage dans ses routines du quotidien.
2- Qu’est-ce qui pourrait motiver mon enfant à collaborer à mes demandes
Si votre enfant refuse ou évite certaines tâches, ce n’est pas forcément par opposition. Pour l’aider à s’engager, il faut tenir compte de ce qui l’encourage à agir : son besoin de se sentir compétent, l’intérêt qu’il porte à la tâche et le soutien qu’il reçoit.
Voici quelques stratégies pour favoriser sa collaboration en répondant à ses besoins.

Un enfant qui doute de ses capacités risque de ne même pas essayer. Il peut éviter une tâche par peur d’échouer ou parce qu’elle lui semble insurmontable.
✅ Lui proposer des défis adaptés : Si une activité lui semble trop compliquée, divisez-la en étapes plus simples. S’il a du mal à se lancer, faites les premières étapes avec lui avant de le laisser prendre le relais. L’autonomie se construit par étapes.
✅ S’assurer qu’il est dans de bonnes dispositions: Un enfant fatigué ou stressé aura plus de difficulté à collaborer. Il est parfois préférable de lui laisser quelques minutes pour souffler et avant de lui demander une tâche.
✅ Le guider sans tout faire à sa place : Montrez-lui comment faire, puis laissez-le prendre le relais progressivement. S’il sent qu’il peut y arriver seul, il aura plus envie d’essayer.
✅ Valoriser ses efforts, même petits : Félicitez ce qu’il fait bien, même si ce n’est pas parfait. (Ex. : « Tu as gardé ta bouche bien ouverte pendant que je brossais tes dents. C’est un bel effort! »)
Certains enfants ont besoin de trouver du plaisir ou du sens dans ce qu’on leur demande. Une tâche perçue comme ennuyante ou inutile a peu de chances de les motiver.
✅ Ajouter un élément amusant ou stimulant : Intégrer un jeu, un défi ou une nouveauté peut rendre l’activité plus attrayante. (Ex. : « On met de la musique pendant qu’on prend le bain? »)
✅ Offrir un choix dans la façon de faire : Donner un peu de contrôle permet d’éviter l’opposition. (Ex. : « Tu préfères brosser tes dents avant ou après mettre ton pyjama ? »)
✅ Mettre en avant un bénéfice immédiat : Certains enfants ont besoin de voir un avantage concret. (Ex. : « Si tu fermes la télé maintenant, on aura le temps de lire un deuxième livre. »)
✅ Expliquer le pourquoi : Certains enfants ont besoin de comprendre l’utilité de ce qu’ils font. Présentez-leur une raison simple et concrète. (Ex. : « On brosse nos dents tous les jours pour éviter les caries et donner des becs qui sentent bons! »)
Un enfant a besoin de se sentir soutenu pour progresser. S’il a l’impression d’être seul face à la difficulté, il risque de se braquer ou d’abandonner.
✅ Lui montrer que vous êtes là pour l’aider : Parfois, un simple accompagnement rassure et motive. (Ex. : « Je reste à côté pendant que tu t’habilles, et si tu as besoin d’aide, je suis là. »)
✅ Créer des routines prévisibles : Un enfant qui sait quand et comment faire une tâche y sera plus réceptif. Les habitudes permettent d’éviter les résistances du moment.
✅ Éviter les conflits inutiles : Si une tâche devient un enjeu de pouvoir, l’enfant risque de s’y opposer encore plus. Restez calme et proposez des solutions adaptées plutôt que de forcer.
✅ S’inspirer de ce qui le motive déjà : Observez ce qui l’encourage dans d’autres situations et utilisez ces éléments pour l’aider à collaborer.
👉 Aime-t-il relever des défis ?
👉 Est-il plus motivé quand il joue avec vous ?
👉 Préfère-t-il avoir du temps pour lui après une tâche ?
3- Qu’est-ce qui pourrait vous aider, vous le parent, à changer la situation
Encourager son enfant à collaborer demande du temps, de la patience et beaucoup d’énergie. Parfois, malgré nos efforts et notre bonne volonté, il se peut que l’on n’arrive pas à obtenir les résultats souhaités.
Êtes-vous dans cette situation?
Comment fait-on pour ne pas laisser tomber, pour rester motivé et constant dans ses interventions ?

Voici quelques pistes pour vous aider à traverser ces moments et à maintenir le cap, même quand c’est difficile.
👉 Prendre soin de vous: Être parent demande beaucoup d’énergie physique et mentale. Quand la fatigue s’accumule, il est plus difficile d’être constant et patient. Accordez-vous du temps pour vous recharger, même par petites doses.
👉 Mieux comprendre le problème: Quand on comprend ce qui empêche son enfant de collaborer, il est plus facile de trouver des solutions adaptées.
👉 Prendre le temps de s’arrêter et de se faire un plan de match: Prenez le temps de penser à comment vous voulez que les choses se passent et par quoi vous allez commencer pour y arriver. Gardez en tête votre objectif et pourquoi c’est important pour vous, pour votre enfant et pour votre famille.
👉 Y aller par étapes: Commencer par de petites tâches adaptées à son âge et augmenter progressivement. Un changement à la fois, sans pression, permet d’avancer.
👉 Accepter les hauts et les bas: Il y aura des jours où ça ira bien et d’autres où vous aurez l’impression de repartir à zéro. C’est normal. Tous les parents vivent cela. Ce n’est pas parce que ça va moins bien que cela signifie que tout est à recommencer.
👉 Se faire confiance: Être parent, c’est un travail de longue haleine. Plusieurs des choses que vous faites peuvent ne pas donner les résultats que vous espérez maintenant. Il faut parfois laisser le temps faire son travail avant de récolter le fruit de son travail. Gardez confiance!
👉 Trouver du soutien : Se sentir seul(e) dans ce processus peut être décourageant. Parler avec d’autres parents, partager vos frustrations et vos victoires peut faire du bien. Un professionnel, comme une ergothérapeute, peut aussi vous aider à voir les choses sous un autre angle et explorer des solutions.
4- Des stratégies concrètes à utiliser
Maintenant que vous comprenez mieux pourquoi votre enfant résiste et comment l’encourager à collaborer, voici quelques outils concrets pour faciliter vos interventions au quotidien.
Certains enfants ont besoin de voir ce qu’ils doivent faire plutôt que de simplement l’entendre.
💡 Utiliser des pictogrammes ou des images pour illustrer les étapes d’une tâche (ex. : une séquence pour s’habiller ou pour la routine du matin).
💡 Créer un tableau de routine avec des cases à cocher ou des aimants à déplacer.
💡 Utiliser un minuteur visuel pour aider à gérer le temps et les transitions.
La façon dont on formule une demande influence beaucoup la réaction de l’enfant.
💡 Remplacer les consignes vagues par des instructions précises : « Va te préparer » devient « Mets ton chandail et ton pantalon ».
💡 Formuler la demande de manière positive : « On marche dans la maison » au lieu de « Ne cours pas ».
💡 Donner un choix structuré : « Tu veux te brosser les dents avant ou après mettre ton pyjama ? ».


Parfois, un petit élément de motivation suffit à faciliter la coopération.
💡 Ajouter un élément ludique : Chanter une chanson pendant qu’il range, mettre une musique entraînante pour se préparer à prendre sa douche, etc.
💡 Utiliser un système de renforcement: Gagner un jeton, un collant, un bonhomme sourire ou peu importe ce qui fait plaisir et qui permet de gagner des points en vue d’obtenir un privilège.
Un enfant qui sait quoi faire, quand et comment le faire résiste moins.
💡 Maintenir des horaires stables pour les routines du matin, du soir et des repas.
💡 Toujours suivre le même ordre pour certaines tâches (ex. : bain → pyjama → dents → histoire → dodo).
💡 Limiter les imprévus autant que possible pour sécuriser l’enfant et éviter les conflits inutiles.
Aucune stratégie ne fonctionne à tous les coups, et il est normal que certains jours soient plus difficiles que d’autres. L’important est d’adapter son approche, d’essayer différentes méthodes et de retenir celles qui fonctionnent le mieux pour votre enfant.
5- Comment une ergothérapeute peut vous aider
Une ergothérapeute peut vous aider à comprendre pourquoi votre enfant s’oppose à vos demandes et résiste à se participer à ses activités en vue de gagner en autonomie. Elle peut vous guider dans la recherche de solutions adaptées à votre situation et proposer des façons concrètes d’ajuster vos interventions.

Voici comment elle peut vous aider:
💎 Créer un espace d’écoute. L’ergothérapeute aide les parents à comprendre les défis rencontrés par leur enfant.
💎 Faire le lien entre comportement et conséquences. L’ergothérapeute aide les parents à identifier ce qui pourrait motiver leur enfant à collaborer à leur demande et changer un comportement.
💎 Élaborer un plan d’action : L’ergothérapeute guide les parents pour identifier des objectifs simples et atteignables et planifier des actions pour les atteindre.
💎 Enseigner des stratégies concrètes: L’ergothérapeute propose aux parents des moyens ou des outils qui pourraient les aider dans leur intervention auprès de leur enfant.
💎 Faire le suivi de l’évolution : En faisant un retour avec les parents, l’ergothérapeute aide à ajuster les stratégies en fonction de l’évolution de la situation
6- Conclusion
Changer un comportement ne se fait pas du jour au lendemain. Il faut du temps, des ajustements et beaucoup de patience. Chaque petit pas compte, et c’est la constance qui fera la différence.

Petits rappels:
🌟 Tout ne se transformera pas d’un coup, et c’est normal. Ce qui fonctionne un jour peut être plus difficile le lendemain. Ce n’est pas un échec, mais une occasion d’apprendre et de s’ajuster.
🌟L’important, c’est d’essayer. Testez une stratégie cette semaine, observez ce qui fonctionne et ajustez si nécessaire.
🌟Vous faites déjà de votre mieux. Aucun parent n’a toutes les réponses, et demander du soutien peut vraiment aider.
Si vous avez besoin d’un coup de main, nos ergothérapeutes peuvent vous accompagner pour trouver des solutions adaptées à votre réalité familiale.
Vous connaissez quelqu’un qui vit des difficultés avec son ou ses enfants? N’hésitez pas à lui partager ce contenu.
Et l’ergothérapie dans tout ça
L’ergothérapeute, par son intervention, soutient et stimule les capacités de l’enfant à s’engager dans ses activités et à y participer d’une façon qui soit satisfaisante pour lui et sa famille tout en favorisant le développement de son potentiel.
Sans engagement ou sans participation dans les activités propres à son âge, l’enfant se voit privé d’opportunités de faire les apprentissages nécessaires à son développement. L’opposition, l’agitation ou l’évitement produisent le même résultat lorsque le problème est chronique, c’est-à-dire de priver l’enfant d’opportunités d’apprendre et de se développer.
Les difficultés de comportement coexistent fréquemment avec les difficultés de développement. Dans les deux cas, il est important de supporter le système nerveux de l’enfant et de l’aider à le réorganiser avec des stratégies adaptées à ses besoins.
L’intervention de l’ergothérapeute permet donc d’augmenter la disponibilité et la réceptivité de l’enfant et d’amener un sentiment de sécurité qui favorisera l’engagement dans ses activités et l’apprentissage des comportements et des capacités attendus.

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